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Covid et Maintenance, une cohabitation (finalement) constructive

Nous avions titré, lors d’un précédent post sur Linked’in, « Troisième confinement, la pandémie aurait-elle détruit l’#industrie Française ? »

Et si nous regardions les données de l’INSEE sous l’angle des conséquences dans notre monde de la Maintenance ?

D’une manière plus nuancée, force est de constater que les statistiques mettent nos nerfs à rude épreuve. L’indice de production industriel (IPI) indiquait pour la production manufacturière une (re)chute de -4,6% en février 2021, après une remontée de +3,3% en janvier 2021 pour, au final, un très net retrait de février 2021 en comparaison à février 2020, avec -7,1%.

Pour autant, selon les secteurs, ces yoyos sont plus ou moins extrêmes. Ainsi la production des 3 derniers mois, comparée aux 3 derniers mois de l’année précédente, dans le secteur de la cokéfaction-raffinage aura chuté de -26,9%. Alors que ce même secteur avait enregistré une hausse de 11,5% entre janvier et février 2021.  De quoi se donner le tournis.

Alors, concrètement, comment cela se traduit-il sur le terrain ? Comment les acteurs de la maintenance se sont-ils adaptés à ces stop-and-go de production ?

Nous avions réalisé un sondage, dès le premier confinement, qui avait abouti aux résultats parus dans Production Maintenance. Il en ressortait que plus d’un quart des sondés avait, à l’époque, considéré que la pandémie avait un impact majeur dans l’activité… et plus de 57% totalisaient le sentiment de contraintes « importantes à majeures ». Parmi celles-ci, notamment, plus de 70% étaient liées au report de grosses interventions.

Et qu’en est-il à la (quasi-)sortie du 3ème confinement ? 

Notre dernier sondage (via Linked’In -16 avril 2021) révèle que les choses semblent avoir repris leurs cours… Avec seulement 8% des sondés qui estiment que tout a été bouleversé, 21% qui ont relevé quelques tâches à innover, et 71% pour lesquels rien n’a changé, l’impact de la pandémie s’atténue considérablement. En ne laissant, pour l’instant, que peu de « traces »… si ce n’est des avancées et des progrès organisationnels sans aucun doute stimulants pour la suite.  

Dans son article de février 2021, Léa Dijoux de Géoconcept décortique les retours d’expériences de Mettler Toledo et Engie Solutions. Après avoir dans un premier temps mis en place les dispositifs assurant la sécurité de leurs collaborateurs, ces deux structures ont eu ensuite à revoir complètement l’organisation des activités pour tenir compte, en permanence, des contraintes de leurs propres clients. Ouverts-fermés ? A l’arrêt-En pic d’activité ? Dans tous les cas les plannings ont dû être totalement remaniés avec des reprogrammations d’intervention, des maintiens à minima…. De même que cette réorganisation devait, aussi, et bien évidemment, tenir compte des techniciens disponibles. Les « garde d’enfant », « cas contact », sont des termes devenus familiers dans les organisations de chantiers. Pour Engie Solutions, s’il a été possible d’assurer avec 60% de l’effectif habituel, c’est aussi parce qu’il y a eu « beaucoup moins d’interventions correctives à réaliser en raison du nombre d’installations à l’arrêt chez les clients ». D’où l’importance prise par les planificateurs. Leur rôle, déjà déterminant, est devenu totalement incontournable… et, comme le dit le directeur des projets stratégiques au sein de la division Service de Mettler Toledo, « depuis bientôt un an, les équipes de planification tournent à plein régime ».

… des chantiers rattrapés, de nouvelles pratiques à distance.

Pour Engie Solutions, ce bouleversement de programmation a aussi permis d’assurer certaines grosses maintenances dans les sites normalement ouverts au public. Il a fallu pouvoir compter sur la bonne volonté des collaborateurs qui ont accepté d’évoluer sur d’autres chantiers, hors de leurs périmètres habituels. Des retards de chantier ont, même, pu être résorbés. De plus, il importe, dans ces moments, d’assurer que, malgré l’arrêt de production, les machines soient maintenues en état de marche.

Pour les deux structures, cette période a aussi permis le développement des solutions de e-visites, surveillance et prise en main à distance. De nouvelles manières d’intervenir que les équipes ont rapidement adoptées… et qui semblent avoir trouvé, auprès des industries clientes, un écho très favorable. Ces systèmes de surveillance à distance, permettant le déclenchement rapide d’interventions correctives devraient être amenés à se développer.

Avec cette faculté d’adaptation et de développer de nouvelles solutions, il ressort aussi de cette période que l’utilisation des outils de télétravail, peu imaginable auparavant dans l’univers de la maintenance, s’est avérée salutaire et efficace.

Pour autant, et malgré les avancées apportées par ces solutions, du côté d’Engie Solutions comme de Mettler Toledo, les équipes éprouvent et expriment un réel besoin de se retrouver… Réellement !

Comme nous tous, finalement !